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l'élevage bovin dans les fermes du Haut-Jura

projet de TPE sur l'élevage bovin

Interview de Paul Polis

Interview de Paul Polis

Paul Polis est un vétérinaire homéopathique, il est membre de "Zone verte". C'est un Groupement d’Intérêt Economique fondé par des vétérinaires ruraux. Nous l'avons appelé pour lui poser des questions par rapport à notre sujet après avoir vu sa conférence sur france cultura.

Intervieweurs : Bonjour, pour commencer nous aurions quelques questions sur votre métier. On nous a dit que vous étiez vétérinaire homéopathique. nous nous demandions si vous faisiez comme les autres vétérinaires des consultations ou alors que des conférences ? car nous avons écouté votre conférence sur France cultura.

Paul Polis : Alors en tant que vétérinaire homéopathique, ce que je fais surtout c’est des suivis d’élevage dans les fermes. C’est la base de mon travail. Là-dessus s’ajoute des formations pour apprendre aux éleveurs intéressés à utiliser des méthodes alternatives, ça prend une bonne partie du temps. Et puis quelques fois à la demande de différents organismes je fais des conférences sur certains thèmes. Mais je ne suis pas un conférencier professionnel.

Intervieweurs : Très bien. Avez-vous un cabinet ?

Paul Polis : Non, plus maintenant. J’ai eu un cabinet dans une clinique vétérinaire jusqu’en 1999. A cette date j’ai tout laissé tomber pour me consacrer uniquement aux approches alternatives et aussi naturels. Pour pouvoir faire ça il fallait voyager beaucoup pour aller trouver les éleveurs qui étaient intéressés qui n’étaient pas nécessairement juste autour de chez moi. Donc ce n’était plus possible d’être dans un cabinet. Depuis j’ai fait beaucoup de route, puisque j’ai visité des fermes dans presque toute la France et à l’étranger.

Intervieweurs : Très bien. Vous avez donc une médecine plutôt naturelle ?

Paul Polis : Oui. J’ai choisi de faire une médecine naturelle mais il faut quand même mettre les choses au point. Avant de faire de la médecine il faut comprendre un problème. Un élevage pour moi c’est une niche écologique, où vivent un éleveur et des animaux et dans ce cadre là globalement il peut apparaître des problèmes qui ont beaucoup de types d’origine. Que ça soit alimentaire, climatique, de pollution etc … Donc ça c’est l’approche globale d’analyse de la ferme et puis la dedans si il y a des problèmes il y a des malades, les malades il faut les soulager, pas que. On peut soulager les malades mais si on ne règle pas les problèmes de bases, les maladies reviennent après, c’est pour ça qu’il faut une approche globale. Pour les malades moi j’utilise la méthode de la médecine homéopathique à l’exclusion des autres.

Intervieweurs : Vous avez donc une vision négative de tous les autres médicaments utilisés dans les fermes ?

Paul Polis : Oui. Disons qu’on peut articuler les choses comme cela. Nous avons développé ces dernières années une forme d’agriculture qu’on appelle agriculture intensive qu’on pourrait tout simplement appeler l’agriculture industrielle. Parce que nous faisons tout comme dans des usines ou du moins nous essayons. Cette agriculture industrielle n'est pas en correspondance avec les besoins des animaux. Résultat les animaux tombent toujours malade. Et pour gérer ces maladies on utilise une médecine industrielle aussi. Celle qui est réalisé par les loubies pharmaceutiques. Ils fabriquent des médicaments à prix élevés et qui sont utilisés pour soulager les malades. Et ce raisonnement là ne change jamais : j’ai des problèmes je fais des médicaments chimiques, le problème revient je refais des médicaments chimiques et ça tourne en rond depuis quarante ans. C’est ce que nous avons mis avec mes amis en cause et lorsque nous utilisons notre médecine Nous n'avons pas besoin de ces médicaments chimiques qui coûtent chers. D’autres médecines, des médecines manuelles, médecines avec des plantes ou homéopathiques qui permette de soigner aussi pour beaucoup moins cher.

Intervieweurs : Comment voyez-vous le futur de l’élevage bovin ?

Paul Polis : Mal. L’élevage est en crise comme toute l’agriculture, en double crise parce que plus il s’intensifie, plus il essaie de produire moins les prix sont rémunérateurs, résultat les gens vivent de plus en plus mal. En même temps plus il s’intensifie, plus il y a de mal. Il y a beaucoup plus de malades aujourd’hui qu’il y a 30 ans ou 50 ans. Ces maladies coûtent beaucoup plus chers qu’il y a 30 ans. Nous produisons plus mais moins bien. C’est une fuite en avant qui ne finira que par une catastrophe ou par des gens qui n’en peuvent plus et qui arrête, qui ne gagne pas leur vie. Pour moi c’est une impasse qui nous coûte très chers et qui joue un rôle très important sur la pollution de notre planète. Tout ces médicaments chimiques ou ces produits chimiques qu'on utilise dans l'agriculture qu'on appelle des pesticides sont très difficilement recyclable dans la nature. Nous les retrouvons encore 40 ans après intacte. Il y a une accumulation dans notre environnement de ces produits. On y retrouve aussi dans l'eau qu'on boit, dans les rivières avec des changements de sexes chez les poissons parce que nous faisons des hormones. Alors ces élevages là vont de difficultés en difficultés dans une fuite en avant en essayant de grossir de plus en plus. Vous avez sans doute entendu parler de la ferme des milles vaches, il y meurt des vaches tout les jours, parce que c'est impossible pour elles de vivre enfermées à milles, c'est trop anti-naturelle. Et d'ailleurs ça fait quasiment pas de lait et ça fonctionne très mal mais ce n'est pas le but. C'est des systèmes qui prennent des subventions. Moi je préfère travailler avec des éleveurs qui sont dans une autre optique, ils ont choisis de faire plutôt petit, d'être très autonome de faire de la production de qualité en utilisant le moins possible ou pas du tout de médicaments chimiques. Et eux par contre ils vont bien et à mon avis ils ont de l'avenir.

Intervieweurs : Justement sur la ferme des milles vaches, qu'elle-est votre position ?

Paul Polis : J'y suis totalement opposé parce que ce n'est pas une ferme. J'appelle cela une escroquerie parce que ce n'est pas une ferme. On entasse milles vaches au même endroit. Se sont des personnes qui ne sont pas agriculteurs qui font cela mais des personnes qui ont beaucoup d'argent, pour ce faire ils obtiennent des subventions. Les vaches sont malades, elles meurent tout le temps et produisent très peu de lait mais ils s'en foutent ce qu'ils produisent c'est beaucoup de fumiers et d'urine de vache. Ils sont ensuite utilisés dans un digesteur pour produire de l'électricité et cela est subventionné et rapporte de l'argent. Mais ce n'est pas une ferme, ce n'est pas fait pour faire de l'élevage. Les vaches là bas sont des objets, quand elles meurent on en met une autre à la place. Ce n'est pas de l'élevage, l'élevage signifie aussi le respect des animaux.

Intervieweurs : La population augmente, il est donc impérative de produire plus pour nourrir tous le monde, nous sommes donc obligé de trouver de nouvelles techniques pour augmenter les rendements. Pour vous qu'elle-est la solution à tout cela ?

Paul Polis : Depuis qu'on modifie les techniques pour faire de l'agriculture intensif et qu'on prétend nourrir les gens il y a de plus en plus de famine. C'est à dire que cela aussi c'est une escroquerie, une arnaque. Ce n'est pas les gens d'ici qui doivent nourrir les populations d'Afrique ou d'Asie. Elles se sont toujours nourries elles même, et elles peuvent le faire à condition qu'on les laisse travailler et faire leur élevage. Donc les techniques ne vont en rien aider, il s'agit de conserver la nature, de nourrir les gens qui vivent ici et de laisser la chose se faire partout. Au lieu d'aider les sénégalais à produire des poulets qu'ils vont nous envoyer pour ensuite leur en renvoyer de mauvaise qualité à prix élevés, il faut les laisser se nourrir par eux mêmes. Il n'y a pas de problème de la faim dans le monde. On produit aujourd'hui tellement de nourriture qu'on en jète la plus grande partie. En Europe la moitié du pain qui est produit est jeté à la poubelle. Nous surproduisons, le problème est qu'il n'y a pas une bonne distribution et qu'il n'y a pas d'accès pour tout le monde parce qu'il y a des personnes qui n'ont pas d'argent pour se nourrir correctement. Et c'est la misère qui fait partir les gens des campagnes parce qu'ils sont dans les pays du tières monde concurrencés par les produits subventionnés qui viennent d'Europe. Donc cette idée de la technique est pour moi un pacte pour ne pas parler des problèmes. L'agriculture biologique qui n'utilisent pas de chimie, ni tous ces moyens est parfaitement capable de nourrir le monde entier sans polluer. Il y a d'ailleurs des travaux de l'ONU qui le prouve. Il suffit de laisser chacun faire son travail.

Intervieweurs : Pour vous les fermes d'ici ont-elles un avenir ?

Paul Polis : La région que nous habitons est très particulière parce qu'elle a la chance de produire un fromage qui s'appelle le comté et ce fromage ayant une très belle image de marque et étant de qualité a permit à pas mal de personnes d'en vivre. Mais pas seulement parce que le fromage est bon mais aussi parce qu'il y a une organisation autour, particulièrement autour des frontière coopérative . Ce qui implique que les membres d'une fruitière et paysans ne peuvent pas être éloigné l'un de l'autre de plus de 25km. Ce qui signifie qu'autour de chaque fruitière il y a quelques agriculteurs et grâce à ce maillage on trouve aujourd'hui beaucoup plus d'agriculteur que dans d'autres régions. Seulement cela fonctionne bien mais c'est en danger. si ça reste comme cela, ça peut tenir longtemps. Mais ce n'est pas du tout sur que ça va rester, parce que la pression de l'agriculture intensif fait pression en disant aux agriculteurs " mais faite plus de lait, faite plus de lait, faite plus de fromage ". Mais si ils font plus de fromage et qu'ils ne le vendent pas le prix du fromage tombe et tout le monde se met à vivre moins bien. Et puis surtout la qualité du comté diminue parce que pour faire plus de lait les gens font des choses qu'il ne devrait pas faire. C'est à dire qu'il donne aux vaches du concentré de plus en plus. Alors bien sur elles font plus de lait mais il est différent. C'est du lait transformé et très gras. Il devient un fromage qu'on ne peut plus faire vieillir dans les caves. Donc à la fois tu as un maillage qui est extraordinaire ce qui permet pour l'instant d'avoir encore de bonne ferme. Mais ce maillage est fragile parce que si on le pousse vers l'intensification la qualité va s'éffondrer. Et alors là la valeur du produit perd vite sa réputation et le prix n'est alors plus au rendez-vous.

Intervieweurs : Nous sommes aller voir une ferme à longchaumois et la fermière nous a dit que pour elle le bon traitement des animaux est important pour avoir une bonne production. Êtes-vous d'accord avec cela ?

Paul Polis : Oui, sur le principe je suis d'accord mais il faut être très précis. Il y a des éleveurs qui considère l'animal comme un être vivant dans ce cas là il le respecte et souvent il a un nom. Ils vont essayer de le soigner correctement. Et généralement l'animal dans ces bonne condition de vie il n'est pas malade et il produit. Et il y en a d'autre qui considère l'animal comme un objet, un objet qu'on exploite au maximum et quand il n'est plus bon on le remplace pour en mettre un autre à la place. Il y a une étude très sérieuse fait par des universitaires anglais, qui montre que les fermes ayant le moins d'animaux malades sont celles qui donnent un nom à leurs vaches. Par contre l'idée de bien être animal, il faut être très prudent avec. Nous racontons que le bien être est définie par telles normes etc.. Mais ceux qui font les normes s'arrangent pour que tu sois dedans même quand tu es propriétaire de la ferme des milles vaches. En prétendant que lorsque l'animal a à mangé et à boire il est bien traité. Alors que ce n'est pas ça. Il y a aussi l'affection. L'éleveur aime ses animaux et les animaux aiment leur éleveur. Il y a une relation de confiance.

Intervieweurs : Est-ce que l'élevage intensif est l'un des acteurs majeurs de la destruction de la planète ?

Paul Polis : Non, c'est un acteur mais ce n'est pas le principal. La destruction de la planète est du à l'industrie et l'exploitation sans fin des ressources du sol qui. Par contre nous poussons les gens à consommer beaucoup plus de viande, pour se faire on élève beaucoup plus d'animaux qui sont mal élevés et ça provoque des pollutions. Mais ce n'est pas l'agriculture qui est mauvais mais l'industrie. Elle envoie beaucoup de produit chimique dans l'environnement. C'est tous les pesticides que l'on met dans nos aliments qui en sont la cause. Ils s'accumulent de plus en plus.

Intervieweurs : Pour conclure pour vous pour résoudre tous ces problèmes il faudrait que chacun s'occupe de lui même ?

Paul Polis : Oui, il faut que chacun reste à sa place. Que l'agriculteur produise pour le plus localement possible. Que les personnes faisant un autre travail achète des produits qui sont fait localement et qui n'on pas été rempli de produit chimique. Aujourd'hui des agriculteurs qui traville bien il y en a beaucoup mais ils ont du mal à trouver des clients alors qu'il y a beaucoup de gens qui rêve d'une belle planête mais qui vont faire leurs courses chez lidll et là ils achêtent que de la chimie.

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J
Je suis tout a fait d'accord avec ce monsieur. Mais hélas son hypothèse de réussite est très dur à réalisé. Nous sommes arrivés à un niveau qu'il est impossible de revenir en arrière.
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P
Bonjour. Ton point de vue est juste. Mais si chacun ce mets à manger local ça serait déjà un grand pas vers la réussite hélas ce n'est pas le cas...